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île de Sein
en famille
• 2011.05.28 – 2011.08.28 Libera Accademia di Belle Arti (Brescia, Italie)
• 2010.01.06 – 2010.03.04 Maison de la Culture (Tournai, Belgique)
Mon Ami
par Marcel Moreau
À l’intime de ses sens en éveil, il y a déjà ce « léger tremblement du regard » au bout duquel le visible, à coup sûr, commencera une autre vie, plus vraie que la précédente à la remorque de ses seules apparences. Le regard insiste, le « léger tremblement » de même : il en résulte un invisible dont les épiphanies s’obtiennent tantôt au « grattage », tantôt à l’« arraché, ou encore à la « caresse ».
La photographie, chez Jean-François Spricigo, semble bel et bien avoir été précédée un bref instant – l’instant d’une fulgurance – d’un regard tourné vers ses propres profondeurs, de chair et de sang. L’œil intérieur sait ce qu’il fait, et pourquoi il le fait, quand il conditionne l’acuité de sa perception à l’expérience qu’il a des plongées vertigineuses dans les fosses abyssales du corps, là où se situe tel visage englouti de lui-même au départ de toutes ses transfigurations. Je connais cela aussi en littérature, lorsque, par exemple, les mots en train de s’écrire tirent l’essentiel de leur vérité des mouvements qu’imprime à leur contenu ma vie organique, en prise sur les « entrailles » du langage. Il est des moments où un art, quel qu’il soit, n’est jamais plus péremptoire qu’au détour des « phénomènes atmosphériques » qu’il provoque en faisant se rencontrer dans une anatomie donnée la violence d’un « putsch » et la délicatesse d’une poésie.
J’ai déjà eu l’occasion de dire et d’écrire tout le bien que je pensais du talent de Jean-François, à quoi j’ajoute le prix que j’attache à son amitié. Je ne me sens pourtant pas suffisamment « de mon temps » pour accorder aux images une attention plus considérable que celle que requièrent les mots.
Mais ses images à lui ont du « vocabulaire ». Leur auteur lit, aime lire, il en reste quelque chose dans le son qu’elles émettent, pour qui a l’oreille fine. De par ce son, elles m’invitent irrésistiblement à m’y arrêter, outre qu’elles ont le don, mine de rien, de ne jamais laisser indifférente mon aventure personnelle, vécue à haute température, entre Verbe et Vénus.
J’ai évoqué à leur propos, au début de ce texte, un « léger tremblement du regard ». Léger mais point volatile, puisqu’il est à l’origine de quelque salubres perturbations, infligées à l’esprit de géométrie sitôt que ce dernier prend sa part des illusions d’optique. Que l’on me comprenne bien, par « léger », j’entends une gravité (un largo ?) mettant ses pas dans ceux d’un dansable (en somme une clairvoyance donnant des signes de lévitation… ). Quant au tremblement, son épicentre et ses répliques sont sans doute à chercher du côté d’une révolte de tous les sens devant la réalité du monde tel qu’il est et qu’il va, davantage que du côté de leur dérèglement, l’art des secousses libératrices y gagne ses lettres de noblesse.
C’est beau, fort et inaugural à la fois…
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Publication
2010
• en famille, catalogue de l’exposition
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Presse papier
2010
• 03.09 Le Courrier
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Presse radio
2010
• 02.10 La Première – Journal de 13h
• 02.06 Musiq 3 – Journal de 13h
Presse TV
2010
• 01.23 No Télé – Info HO
radio – Journal 13h
Interview radio de Jean-François Spricigo par Pascal Goffaux à l’occasion de l’exposition en famille à la Maison de la Culture de Tournai.
Diffusée le 10 février 2010 au journal de 13h de La Première (RTBF).
Durée : 13min 05sec
radio – Journal 13h
Interview radio de Jean-François Spricigo par Pascal Goffaux à l’occasion de l’exposition en famille à la Maison de la Culture de Tournai.
Diffusée le 6 février 2010 au journal de 13h de Musiq 3 (RTBF).
Durée : 4min 12sec
radio – Carrefour des Arts
Interview radio de Jean-François Spricigo par Marianne Durand-Lacaze à l’occasion de l’exposition anima à l’Académie des Beaux Arts de l’Institut de France à Paris.
Diffusée le 10 janvier 2010 dans l’émission Carrefour des Arts de Canal Académie.
Durée : 26min 17sec
radio – l’Œil libre
Interview radio de Jean-François Spricigo par Christine Coste à l’occasion de l’exposition anima à l’Académie des Beaux Arts de l’Institut de France à Paris.
Diffusée le 3 novembre 2009 à 11h dans l’émission l’Oeil Libre d’Aligre FM.
Durée : 55min 43sec
radio – la Pensée et les Hommes
Interview radio de Marcel Moreau et Jean-François Spricigo par Thierry Génicot à l’occasion de l’exposition notturno au Botanique (Bruxelles).
Diffusée le 7 juillet 2007 dans l’émission La Pensée et les Hommes de La Première (RTBF).
Durée : 30min 37sec
radio – Culture Club
Interview radio de Jean-François Spricigo par Corinne Boulangier et Eric Russon à l’occasion de l’exposition notturno au Botanique (Bruxelles).
Diffusée le 25 juin 2007 dans l’émission Culture Club de La Première (RTBF).
Durée : 10min 54sec
notturno
• 2010.01.06 – 2010.01.30 Le Grand R (scène nationale La Roche-sur-Yon, France)
• 2009.01.06 – 2009.02.28 Parvis (scène nationale Tarbes Pyrénées, France)
• 2007.06.20 – 2007.07.17 Botanique (Bruxelles)
L’appel silencieux
par Philippe Grimbert
La photographie n’est pas qu’une affaire de regard, nous le savons tous, nous qui tentons de retenir ces instants fuyants, qui nous retournons sur nos objets perdus, qui caressons du bout des doigts ces visages disparus, ces bouquets depuis longtemps fanés, ces jardins qui reposent aujourd’hui sous des dalles de béton. La photographie est affaire de temps et le temps, toujours, nous parle de la mort. Comment en arrêter la course ? La paupière de l’obturateur, dans son battement imperceptible, tente cet impossible : elle découpe le temps en infimes portions et cette décomposition, paradoxalement, est sa manière de lutter contre une autre décomposition, celle qui guette tout vivant.
Ce n’est pas un hasard si, peu de temps après sa découverte, l’invention de Niepce a tenté de saisir certaines manifestations de l’Au-delà sur ses images sépia : on y voit des femmes hallucinées, des médiums renversés dont la bouche béante vomit la silhouette translucide d’un ectoplasme. Entouré d’un tourbillon de voiles, il s’élance vers le ciel comme la fumée d’un cigare. C’est une expérience spirite, c’est un revenant, c’est avant tout une illusion bien sûr, mais une illusion qui permet de réunir sur une même photo le passé et le présent, condensés en un temps unique, auquel pourrait venir s’ajouter un troisième, celui de toutes les crédulités à venir. On peut sourire de ces expériences d’autrefois, de leur naïveté ou de leurs pièges trop apparents, mais ne nous enseignent-elles pas l’essence de la photographie : tout cliché ne condense-t-il pas les trois temps qui règlent notre rapport au monde, ce qui est, fut et sera ? Est-il une photo qui ne se lance à la poursuite d’un fantôme ?
L’univers de Jean-François Spricigo se développe au cœur même de cette question. Lorsqu’il évoque sa démarche, il témoigne de ce souci : l’appareil au poing, dit-il, le voilà parti, chasseur de fantômes, explorateur à la recherche d’une trace, d’un ailleurs. Ses images sont parsemées d’indices : rayures, poussières qui enneigent le cliché, empreinte des doigts du photographe. Voilà pour la trace. Et ce que ses photos représentent s’ouvre en abîme sur un au-delà, une Autre scène : mordu par la mer le rivage noir, hanté par son occupant le fauteuil abandonné sous la clarté lunaire de l’abat-jour, abattu par l’imminence du coup fatal le regard de l’animal. Voilà pour l’ailleurs. Et les trois temps, toujours : visages promis à la mort, figés aujourd’hui dans ce qu’ils étaient autrefois, enfants emportés par l’urgence d’une horloge qui se précipite et les rend flous avant l’heure, vieillards endormis déjà décomposés. Ces images ont le noir, le gris, le blanc de ces radiographies affichées sur un mur de lumière et qu’il faut interpréter, à la recherche d’un signe. Elles ont la surexposition, le flou, le bougé de ces photos ratées qui affichent aux yeux de tous l’inconscient du preneur de vues. Et elles ont l’évidence des œuvres majeures, cette brutalité sans fard qui nous renvoie à nos abîmes.
Marais noyés, villes crépusculaires, paysages désertés où vibre l’annonce d’une apparition : l’absence lumineuse qui habite ces lieux y prend la consistance de l’ectoplasme, celui que cherchaient à piéger nos aïeux photographes. Mais on ne peut croire aux fantômes que si on ne les voit pas, Jean-François Spricigo l’a compris, reporter de l’invisible il détient le privilège de savoir suggérer ces présences sans les démasquer, paratonnerre il attire sur lui les foudres muettes, antenne dressée face à la nuit il capte l’appel silencieux de ce qui n’est déjà plus.
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Presse papier
2009
• 02.13 La Dépêche
2007
• 07.04 Zone 02
• 06.28 La Libre Match
• 06.28 Brussel Deze Week
• 06.24 De Zontag
• 06.19 Bxl Blog
• 06.13 Knack
• 06.01 Grain and Pixels
• 06.01 Marie Claire
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Presse radio
2007
• 07.06 La Première – La Pensée et les Hommes
• 06.27 Radio Judaïca – Au fil de l’Art
• 06.23 La Première – Culture Club
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Presse TV
2007
• 06.29 Arte – Cinquante Degrés Nord